Tengen Toppa Gurren-Lagann !

Il vient un moment dans la vie d'un Homme où un Homme doit se comporter en Homme.
Mais c'est quoi ce comporter en Homme ?

Heureusement, pour pallier cette lacune idéologique, le studio Gainax a crever les écrans de TV nippons ainsi que ceux de nos ordinateur avec la série "couillue" qu'est Gurren-Lagann !

On peut traduire le titre par : Gurren Lagann, celui qui perce le Ciel.
What ?
Percer le Ciel ! Quel arrogance ! Quel blasphème ! Les humains devraient connaître leur place et se contenter de se noyer en tentant d'attraper le reflet de la lune sur le lac !

Mais c'est cela l'esprit de la série. Toujours plus haut, toujours plus fort. Bref toujours plus, jusqu'à un climax dantesque.
Mais le dantesque sérieux n'a rien de bien folichon...Pour le rendre intéressant et que cela ne soit pas juste du grosbillisme de base, il faut un ingrédient secret.
Une épice digne des drogues les plus perverses...On la trouve dans les étales brumeux de marchands étranges...Cette épice...C'est....le NANARD !!!
Oui vous lisez bien ! Le NANARD dans toute sa splendeur. Mais dans Gurren Lagann, on parle d'un effet nanard assumé, d'une auto-dérision issue d'une volonté de parodie.
Par cette série, Gainax caricature ses propres succès comme Evangelion avec brio.

Mais cessons la dythirambie stérile pour mieux présenter le sujet.

J'ai évoqué le fait de parler de Vrais Hommes. Quel est le rapport avec percer les Cieux ? Demander à notre ami Freud, il vous expliquera sans doute mieux que moi.
Commençons tout de même par placer le contexte :

Simmon, un jeune garçon d'environ 12-13 est un foreur dans un village souterrain. Il passe son temps à fouir le sol à l'aide d'une vrille à main. Il est le plus rapide de toute la communauté, semblant entretenir un lien presque physique avec la terre comme si elle lui parlait...Mais cela ne fait que le condamner à n'être considérer que comme un bouseux et tout juste toucher sa portion de steack de cochon-taupe.
Par hasard, il découvre un pendentif dans un de ses tunnels. L'objet à la curieuse forme d'une vrille et luit un instant au contact avec le jeune garçon.
Bref, on voit apparaître le héros typique du manga avec des gros robots de chez Gainax : le gentil looser.
Quoique...
rapidement un autre protagoniste apparaît : il est grand, beau gosse, couvert de tatouages trop classes et virils. L'homme dégage une aura de confiance et de virilité car il est un Homme un Vrai ! Et il se nomme Kamyia.
S'en suit un discours qu'il faut voir pour croire et diverses péripéties avant que le show ne montre ce qu'il est : un anime de méchas complètement barré.
Car après la découverte d'un petit robot très laid, Simmon découvrira que son collier-vrille sert de clef de contact au droïde.
La source d'énergie étant...Inconnue ou du moins s'activant avec l'apparition de la superbe Yoko. Jeune tireuse d'élite dont l'habilité est inversement proportionnel à la surface de tissu couvrant son corps.
Non, il n'y a rien de sexuel là-dedans. Du moins cet aspect disparaît très vite pour laisser à un autre plus complexe.

Bref voilà les pierres servant de support.
Parlons maintenant des robots, tous plus ridicule et au delà de tout concept d'ingénierie que les autres. Ils sont parodiques et comiques, formes dégénérés de robots célèbres.
Mais le plus important reste le Gurren Lagann, fantastique machine ne pouvant être créer que lorsque le petit robot de Simmon fusionne avec celui de Kamya à l'aide...d'une perceuse !!!
On en revient à cet objet au combien phallique transperçant avec violence la coque du robot compagnon dans une scène d'un kitsch consommé.
Car ici on parle d'amitié viril fondée sur la confiance, une amitié enflammant les âmes et les coeurs, déchaînant toute la puissance cachée du jeune Simmon, être faible ne cherchant qu'un guide.
Cette idolâtrie aliment de même l'idolatré Kamiya qui lui sait le vrai sens de la vie et de l'Homme.
Cette relation symbiotique est un pan fantastique de l'anime car elle est plus complexe qu'elle n'y paraît au premier abord.
En plus de tous les sous-entendus freudiens parcourant la série, un genre complet est revisité : le Nekketsu soit le Sang brûlant dont l'exemple le plus connu reste les Chevaliers du Zodiaque.
Le principe est simple : les idéaux nobles et purs suffisent à faire se mouvoir un corps déchirés car l'âme et les sentiments sont plus solides que l'acier. C'est cela qui permet à l'homme de se surpasser.
C'est pour Kamyia, cela être un Homme. Toujours se surpasser et donc Gurren Lagann la sanction pour cette voie est stricte : la Victoire ou La Mort.
Les sentiments ne suffisent pas toujours et la Mort vous attend, il faut alors la faire sienne, la regarder vous emmener et pourtant la narguer et survivre.
Pas pour soi. Pas pour les autres. Uniquement parce qu'un Homme doit savoir affronter la Mort en face.
C'est ce point crucial qui permet aux humains de toujours évoluer.
Bien évidement, cette philosophie se développe tout le long de la série, montrant ses défauts.
Je dois avouer qu'un épisode m'a perforé aussi bien que les vrilles omniprésentes car un Deux Ex Machina réellement imprévisible a lieu changeant entièrement la donne, prouvant à nouveau le côté supérieur de Guren Lagann.

Le scénario sert magnifiquement la série qui se retrouve de plus magnifiée par un graphisme déjantée et une réalisation sous ritaline enchaînant les changements d'angles et les contre-plongées à une vitesse ahurissante.

L'OST est tout simplement génial , notamment le morceau "Libera me fron Hell". Sons épiques ou justes ridicules, tout est mélangé pour coller parfaitement à l'ambiance légère mais ayant sa part d'ombre de cet anime.

En conclusion, même une personne n'adhérant pas au principe des robots géants se tapant dessus ne pourra qu'apprécier cette série débridée.

Pour finir voici une citation montrant parfaitement l'esprit de la série :

"Même si nous devions être esclave du cycle de renaissance de la galaxie, les sentiments que nous avons laissés nous montreront le chemin !
Même si l'univers infini s'armait contre nous, notre sang bouillonnant changerait notre Destin !
Nous allons percer les Cieux et les Dimensions ! Nous vous montreront notre chemin par la force !
Qui pensez-vous que nous soyons ?"


Note : 18/20